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Instagram : les dérives de « l’égo-tourisme »

Instagram : les dérives de « l’égo-tourisme »

Le cliché parfait. Voilà ce que les Instagrammeurs passent leur temps à chercher. Une belle photo dans un endroit magique est une photo qui marchera sur « Insta ». La course aux lieux idylliques a donc commencé sur le réseau social et l’impact sur les lieux photographiés est loin d’être négligeable. Un autre exemple des dérives du tourisme de masse.

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Un moyen de communication (trop ?) efficace

Instagram est le meilleur moyen de mettre un lieu en valeur et les destinations l’ont bien compris. Le #travel sur Instagram vous donne accès à des millions de photos toutes prises dans des endroits idylliques. L’image donne envie, fait rêver et déclenche des émotions. Quel meilleur vecteur qu’Instagram donc pour promouvoir des paysages ? De plus en plus nombreux sont les destinations et les professionnels du tourisme à privilégier ce réseau pour toucher une clientèle plus jeune. Et ça marche ! Cela marche même parfois trop bien. Si elle est postée par un influenceur avec des millions de followers, une photo peut attirer des centaines de milliers de personnes à l’endroit où elle a été prise. Et, bien sûr, les conséquences sont lourdes à la fois sur l’environnement mais aussi sur la vie locale ou même sur l’attractivité du lieu.

Des lieux idylliques qui tournent au cauchemar

Les plus beaux endroits du monde, dont certains étaient totalement inconnus avant qu’un influenceur ne s’y prenne en photo, peuvent se retrouver du jour au lendemain submergés par des flots de touristes, cherchant à reproduire l’image qu’ils ont vu sur le réseau. Sur le selfie, le photographe est toujours seul dans un endroit paradisiaque, avec uniquement la nature pour compagnie. Dans la réalité, c’est souvent un peu différent ! Les conséquences sur les sites photographiées peuvent être catastrophiques tant du point de vue environnemental que social.

Imaginez des centaines de milliers de personnes qui débarquent dans un endroit inconnu du grand public en même temps. C’est ce qui s’est passé à Lake Elsinor par exemple. Il s’agit d’une petite ville californienne calme et relativement peu touristique. Du jour au lendemain, 100 000 curieux ont débarqué pour se prendre en photo. En cause ? Un selfie dans un champ de coquelicots postée sur Instagram la veille par un influenceur. La municipalité a du prendre des mesures d’urgence pour protéger les fleurs en question avant qu ‘elles ne disparaissent, piétinées ! Le dernier exemple en date est relativement récent puisque l’Islande vient de fermer un site naturel après la sortie d’un clip de Justin Bieber!

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Les dérives du tourisme, un phénomène mondial

Le monde entier est touché par ces dérives du tourisme de masse, y compris les grandes capitales. La ville de Paris a récemment interdit aux bus de se garer dans les environs de la rue Cremieux. Cette rue de Paris, aux façades colorées a connu, en 2018, une ruée d’Instagrammeurs venus se prendre en photo devant des riverains peu habitués à une telle affluence. Suite à de nombreuse plaintes des habitants dérangés par tous ces photographes amateurs, la mairie a posé des pancartes interdisant de prendre des photos. Interdiction peu respectée ! Les riverains, eux, ont répliqué en créant un compte Instagram pour se moquer des touristes venus les déranger !

Si ces exemples peuvent paraître anecdotiques, il ne sont pas uniques et cela peut aller encore plus loin dans la nuisance. A Santorin, le petit village d’Oia est l’un des plus photographié du monde. La petite île attire plus de 5 millions de touristes par année. Au plus fort de la saison, cela affecte jusqu’aux réserves d’eau potable.

« L’ égo-tourisme », nouveau ressort du tourisme de masse ?

Il y a quelques années, on annonçait presque la fin du tourisme de masse. L’éco-tourisme et toutes les formes de voyage durable ou solidaires allaient sonner le glas de cette surconsommation touristique. Si la tendance du durable devient effectivement de plus en plus la norme, force est de constater que le tourisme de masse n’a pas dit son dernier mot. Loin de rendre l’âme, bien qu’attaqué de toute part et sujet à des critiques quasi unanimes, le modèle se porte encore très bien. Au grand dam de tous ceux qui prônent plus de durabilité dans l’activité touristique, le tourisme de masse prospère et ne cesse de se trouver de nouveaux ressorts. Instagram fait partie de ces nouveaux ressorts.

Aujourd’hui, on ne voyage plus pour le plaisir de découvrir des lieux, des sites mais pour le plaisir de montrer aux autres qu’on y était. Cette dérive égocentrique, exacerbée par la mode des selfies et des réseaux sociaux, fait le jeu du tourisme de masse.

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Le tourisme de masse est un fléau et ses dérives affectent toute l’industrie du tourisme. Les médias relaient sans cesse les abus de cette forme de tourisme sans pour autant montrer les efforts de durabilité que fait l’immense majorité du secteur touristique. Instagram, dans sa course à l’égo-trip fait ressortir les effets les plus néfastes que peut avoir le tourisme sur un lieu, le réseau pourrait aussi servir à mettre en avant les formes de tourisme durable et servir de vecteur de conscientisation des voyageurs.

A propos de l'auteur

Yanis Chauvel

Chef de Projet Digital Fondateur du blog Tourismedigital.info

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