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Numériser le patrimoine mondial pour en assurer la transmission

Numériser le patrimoine mondial pour en assurer la transmission

Protéger le patrimoine et pouvoir le transmettre aux générations futures, voilà la mission que s ‘est donnée la start-up Iconem. Il ne s’agit pas de protection du patrimoine pour être précis mais de préserver sa mémoire. Iconem numérise le patrimoine pour en garder une trace dans les mémoires.

Le patrimoine en danger

Guerres, folie des Hommes, extrémisme, manque de moyens, pillages… le patrimoine mondial souffre. De Palmyre à Pompéi, les sites archéologiques majeurs sont menacés de disparition pure et simple. A Pompéi, faute de moyens financiers, des murs tombent tous les jours. Il en va de même pour de nombreux sites millénaires. L’Unesco tient une liste de sites inscrits au patrimoine mondial et qui sont considérés comme étant en péril. Cette liste concerne pour l’instant 54 sites classés. De Palmyre qui a rejoint le club des joyaux menacées en 2013 avant d’être détruit en 2015 par Daech au port de Liverpool en passant par Tombouctou, la vieille ville de Jérusalem ou la réserve naturelle du lac Turkana au Kenya, ces sites sont menacés pour diverses raisons. A défaut de pouvoir les protéger efficacement, le travail de la start-up française consiste à s’assurer que ces sites ne tombent pas dans l’oubli.

Numériser pour ne pas oublier, le credo d’Iconem

Iconem a été créée en 2012 par l’archéologue français Yves Ubelmann. Auparavant, il travaillait en Afghanistan et, dans un petit village, il prend une photo d’un bâtiment en pierre, une maison sans grand intérêt apparent. Lorsqu’il retourne dans ce village, tout avait été détruit. De la maison en terre, il ne reste plus rien. Sauf un homme qui se rappelle qu’il l’avait photographié et lui demande de lui montrer la photo, seul lien qui lui restait avec sa vie d’avant. C’est à ce moment là que le déclic se fait dans la tête de l’archéologue. Revenu en France, il fonde Iconem.

La start-up survole les sites archéologiques avec des drones, prend des images de tous les angles et des moindres détails du site. Ensuite, les sites sont modélisés en 3D. Le résultat est bluffant. Grâce à la réalité virtuelle, il est désormais possible de garder une trace vivante des lieux après leur disparition.

Un travail de Titan

De l’Afghanistan à Paris, en passant par Rangoon, Palmyre et la Grêce, ce sont de nombreux sites qui ont déjà bénéficié de ce « stockage » numérique. En 2013, les drones ont scanné Pompéi. En 2015, c’est en Syrie qu’agit Iconem afin de numériser en urgence les joyaux archéologiques du pays en proie à une guerre meurtrière et destructrice. De la mosquée des Ommeyades à la cité antique de Palmyre, plusieurs sites sont « sauvés » de la disparition pure et simple. Si, physiquement, le site de Palmyre est entièrement détruit, son double numérique, lui, conservera le génie des constructeurs du temple greco-romain de Baalshamîn, vieux de près de 2000 ans. En effet, en 2016, les drones d’iconem ont survolé la cité alors détruite, puis, grâce à un partenariat avec UbiSoft, le site a été reconstitué en 3D.

La Mosquée des Ommeyades en Syrie (DR Iconem)

Un moindre mal

Le travail de cette société ne doit pas être considéré comme la panacée pour sauvegarder les sites archéologiques. Il ne s’agit pas de se donner bonne conscience. Ce n’est pas parce que des reproductions virtuelles existent que l’on doit négliger ou abandonner les sites physiques. Le meilleur moyen de conserver un site archéologique est de le protéger et de l’entretenir. Toutefois, si certaines menaces pourraient être évitées, parfois, les dangers sont naturels et inévitables.

La villa de Diomedes à Pompéi (DR Iconem)

Tremblements de terre et autres catastrophes naturelles peuvent faire disparaître des joyaux érigés depuis des millénaires. Les numériser, c’est assurer qu’ils ne seront pas oubliés et permettre aux générations futures de connaître cet héritage. En espérant qu’elles nous pardonnent de ne pas avoir su empêcher leur destruction, voire d’en être responsables…

Image : Alep (Syrie) Iconem

A propos de l'auteur

Yanis Chauvel

Chef de Projet Digital Fondateur du blog Tourismedigital.info

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